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Forum NC18 - Contient de la violence et de l'érotisme.
 
Le printemps est là. Il fait encore frai et il ne vaut mieux pas se découvrir malgré les premiers rayons du soleil qui percent derrière les nuages, mais il est possible de commencer à apprécier la douce vision des cerisiers en fleur~
Après pourtant de douces années de tranquillité maintenant par les Justiciers, les inquiétudes planent à nouveau sur la ville.
Des gens disparaissent, des cadavres sont retrouvés. Une nouvelle drogue fait son apparition sur le marché. Plus puissante, elle
mène cependant à la mort. Est-ce le Lycoris Sanglant qui est à l'origine de cette drogue ? Non... Quelque chose de pire se prépare...
Alors ?
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Fictions d'Halloween


La meilleure fiction d'Halloween
Fiction n°1
Fictions d'Halloween Vote_lcap25%Fictions d'Halloween Vote_rcap
 25% [ 3 ]
Fiction n°2
Fictions d'Halloween Vote_lcap50%Fictions d'Halloween Vote_rcap
 50% [ 6 ]
Fiction n°3
Fictions d'Halloween Vote_lcap8%Fictions d'Halloween Vote_rcap
 8% [ 1 ]
Fiction n°4
Fictions d'Halloween Vote_lcap17%Fictions d'Halloween Vote_rcap
 17% [ 2 ]
Total des votes : 12
 
Sondage clos

Ichiro Kagome
Maître du déguisement de l aura ♥
Race : Félidé ♥ Tigre de la Caspienne (officiellement tigre du Bengale)
Date d'inscription : 06/07/2010
Sort avec : Han, j'en ai tellement ♥ Hein, qui ça ? Akira ? Euuuuh j'appellerai pas vraiment ça comme ça...
Orientation sexuelle : Homosexuelle
Masculin
Messages : 2106
Localisation : Va savoir ~
Emploi : Médecin thérianthropique & Pollen chirurgien du Lycoris Sanglant
Humeur : Libertine ~
Dominance : Dominant (et parfois ambivalent forcé)
Sexy Carpette♥





Ichiro Kagome
Sexy Carpette
Dim 2 Déc - 13:36
Concours de Fictions
Du 2 octobre au 2 novembre


Thème : C'est tout bête, nous vous demandons une jolie petite histoire d'horreur~ Elle peut se dérouler durant Halloween ou non, ceci n'est pas une obligation, la seule chose que nous vous demandons et de nous faire frémir de peur <3 (Ichi=maso parce que veut ne pas pouvoir fermer l’œil de la nuit /OUT/) Que l'histoire se déroule à Kyushu avec des personnes du forum ou que vous inventiez totalement l'univers de votre histoire, vous avez le champs libre. Une fois votre fiction faite, envoyez-la moi par mp et je les posterai moi-même après la date finale, pour éviter tout plagiat et que les participants gardent leur anonymat (Bah oui, si vous votez pour telle fic' parce que c'est votre ami qui l'a postée cela n'a aucun sens)

Prix à gagner : Autorisation de créer un thérianthrope rare (chiroptère, oiseau, atavique, cétacé)

Participants :
  • Say Fujikawa
  • Elias Stark
  • Anna Masami
  • Kizashi Akushitsu
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Ichiro Kagome
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Ichiro Kagome
Sexy Carpette
Dim 2 Déc - 13:37
Fiction n°1



L'histoire que je vais te raconter n'est pas comme les autres. A vrai dire, c'est la tienne. Tu ne te rappelles pas ? C'est normal, elle n'est pas encore arrivée. Tu me prends pour une folle ? C'est normal, je le suis. Tu veux partir ? C'est normal, une personne saine ne reste pas avec une personne démente. Mais tu vas rester n'est ce pas ? Tu es curieuse. Et tu veux savoir. Alors reste assise, écoute moi, et vois.

Tu marches. Tu ne cours pas, mais peu s'en faut. Les graviers crissent sous tes pas, le vent siffle entre les branches. Ta faible lampe torche éclaire d'une lueur blafarde à peine deux mètres devant toi. Même si tu essaies de voir plus loin, la brume t'en empêche. Tu trembles, et ce n'est pas forcément à cause de la fraîcheur saisissante de la nuit. Là, tu penses que c'est une chance pour toi que le temps soit clair, et que la lune soit pleine ; tu peux voir vaguement ce qu'il y a autour de toi, malgré l'épais branchage des arbres. Ça y est, tu visualises ? Bien.

Maintenant écoute. Ton sang pulse à tes oreilles, ton souffle empli toute ton audition. Malgré tout, tu entends le crissement des branches, un lointain hululement, des pas sur le parterre de feuilles mortes. Ce ne sont pas les tiens, tu le sais. Alors, tu accélères. Les bruits te suivent, s'amplifient, te contournent, t'entourent, prêts à te dévorer. Tu commences à paniquer, tu t'es mise à courir sans même t'en rendre compte. Et puis soudain plus rien. Tu te stoppes net, tu ne sais pas d'où vient le danger, s'il est devant toi, derrière toi, au dessus de toi. Il y a juste un infime claquement de gouttes s'écrasant sur le sol dur. C'est derrière toi, tu le sais. Mais tu n'oses pas te retourner. Tu trembles, de terreur cette fois. Le silence est pesant autour de toi, si bien que le plic-ploc emplit tes oreilles. Tu commences à tourner la tête de manière saccadée. Retourne-toi. Allez, RETOURNE-TOI !

Tu braques ta lampe torche sur un animal sombre, relativement haut sur pattes, fin. Et là, tu respires. Ce n'est qu'une biche. Un paisible herbivore qui passait par là totalement par hasard. Ton stress retombe aussi vite qu'il est monté. Tu te dis que tu vas pouvoir reprendre le chemin jusqu'à ta voiture, stationnée sur le parking à quelques mètres de là. Tu te dis que c'est la dernière fois que tu vas visiter l'un de ces derniers camps indien d'Amérique alors que la nuit commence à tomber. Mais tu te dis que ce sera sans doute ton seul voyage dans ce grand pays alors autant en profiter.

Il ne t'aura fallu que le temps de toutes ces réflexions pour te rendre compte que quelque chose ne va pas. La biche n'a pas bougé. Elle est là, de profil, elle attend. Et toi, comme mue par une étrange intuition, tu n'as pas osé lui tourner le dos. L'incessant claquement de gouttes sur la roche couvre le silence pesant. Et là, ta lampe braquée sur le sol te montre un parterre de feuilles mortes couvert de sang. Tes entrailles se liquéfient sur place, ton cœur loupe un battement, et tu cesse de respirer sous l'effroi.

Une bourrasque de vent amène l'odeur de la mort et de la putréfaction à tes narines délicates. L'envie de vomir te prend à la gorge. Lentement, comme si elle venait juste de s'apercevoir de ta présence, ce que tu penses être une biche tourne la tête vers toi. La peau est arrachée de la bouche à la joue, le sang goutte lentement. Tu peux voir les muscles spongieux et rougeâtres, les os durs et blanchâtres. Elle te regarde avec des yeux vident de vie, d'un blanc laiteux, blafard. Mais ce qui te frappe le plus, ce sont ses dents couvertes de sang que tu aperçois sous les lambeaux de chaire. Elles paraissent sur le point de se refermer sur ta peau si tendre pour en arracher des morceaux. La biche fait un pas en avant, exposant alors un côté lacéré. La faible lueur de ta lampe torche éclaire l'éclat blanchâtre des côtes à travers lesquelles des morceaux de boyaux pendent pitoyablement. Les lèvres boursouflées des plaies sont infestées de vers et autres parasites.

Tu hurles. Tu te trouves dans l'incapacité de bouger. Ta lampe heurte le sol. Plus de lumière. Juste ces deux yeux blafards que fait ressortir l'éclat de la Lune. Et… Rideau.

Et moi, je ris.

Fictions d'Halloween TyDmtRL0AS
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Ichiro Kagome
Maître du déguisement de l aura ♥
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Ichiro Kagome
Sexy Carpette
Dim 2 Déc - 13:38
Fiction n°2



Lundi 29 octobre :
Je crois que j'ai fait une connerie. Tu te souviens de la fille dont je t'ai parlé avant-hier ? (ou deux pages avant, vu que t'es qu'un journal) Celle que je trouvais pas mal. Et bien je pense que j'aurai jamais dû tenter le coup avec elle à la soirée d'hier. Tu sais, des fois y a des filles qui te plaisent bien, comme ça, sans jamais leur avoir parlé avant et tu te dis que ça vaudrait le coup de voir si le courant passe ou pas et puis finalement tu te dis que nan, tu crois pas ? Et bien c'est exactement la même chose pour vendredi soir. J'aurai peut-être pas dû aller aussi loin avec elle pour savoir si je voulais sortir avec, mais sur le coup elle me plaisait vraiment. Et après coup, c'était une vraie tarée psychopathe.

Mardi 30 octobre, 13h15 :
Je crois que je suis vraiment dans la merde là. A la soirée, je me suis cassé comme si de rien était et voilà qu'hier soir j'ai commencé à recevoir des messages chelous que mon portable. J'y ai pas fait gaffe, mais quand ça a sonné, comme un con j'ai décroché et c'était elle. Bordel, mais comment elle a fait pour avoir mon numéro, alors que je lui ai même pas donné !? Et pareil sur messenger, je sais pas comment elle a fait pour avoir mon adresse, mais elle a pas arrêté de m'envoyer des messages... Je l'ai bloquée sur mon portable et mon ordi' ça devrait la calmer non ? Je lui ai pourtant bien fait passer le message vendredi que ça collait pas... Cette fille est vraiment trop zarb et ces messages sont encore pire, comme si le destin nous avait réuni, mon cul ! Je re, y a le téléphone qui sonne.

Mardi 30 octobre, 13h18 :
Je commence à sérieusement flipper, c'était encore elle. Comment elle a fait pour chopper mon fixe !!!

Mardi 30 octobre, 14h45 :
J'en peux plus, j'ai fini par débrancher la prise, ça fait dix-sept fois qu'elle appelle. En plus mes parents sont pas là. Même quand c'est les vacances, ils sont pas là, leur travail comptent plus que leur fils faut croire.

Mardi 30 octobre, 21h00 :
J'envisage sérieusement d'appeler les flics, elle a réussi à s'autodébloquer sur mon portable et msn.

Mardi 30 octobre, 22h15 :
Non, c'est complètement débile, je leur dirai quoi ? « Allo, y a une fille qui me harcèle, vous pouvez l'enfermer m'sieur l'agent ? »

Mercredi 31 octobre, 19h00 :
J'ai pas de nouvelles d'elle depuis hier soir, j'en déduis qu'elle a fini par se fatiguer de son jeu de psychopathe, enfin ! En plus ce soir c'est Halloween, alors je pense qu'elle aurait été un peu trop dans l'ambiance à pas arrêter de m'appeler et m'envoyer des messages, j'aurai réellement fini par péter les plombs. Déjà que je supporte pas cette fête de mes deux qui sert à rien à part encourager les gosses à faire chier les voisins... Putain, voilà qu'ils commencent déjà à sonner et j'ai zappé de mettre le seau de bonbons dehors pour qu'ils me foutent la paix. Attends, je vais l'y mettre et je reviens écrire ma trépidante vie.

Mercredi 31 octobre, 19h07 :
C'est encore elle, putain mais comment elle sait où j'habite !!! Je lui ai refermé la porte au nez avant qu'elle ait pu encore sortir l'une de ses conneries sur l'amour et le destin et j'ai fermé à clé, j'ai même fermé tous les volets ! Pour dire à quel point je suis atteint par sa faute. J'en peux plus, j'ai envie de me planquer sous mon bureau en d'appeler ma mère en chialant.

Mercredi 31 octobre, 19h17 :
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir en bas, alors que je l'ai fermée à clé, j'en suis sur. A moins que ce soit mes parents qui soient revenus sans me prévenir, du genre pour me faire leur surprise d'Halloween ? Je vais voir quand même et je prends ma batte de base-ball, on sait jamais.

Mercredi 31 octobre, 22h38 :
Putain... J'ai vraiment merdé là... Ça fait deux heures que je chiale, j'te jure je voulais pas, ça aurait jamais dû se passer comme ça, mais le temps que je fasse le tour de la maison pour voir ce qui s'était passé, elle était montée à l'étage et elle était en train de te lire... c'est pas ma faute, elle avait pas le droit de faire ça ! Sur le coup j'ai vu rouge et en plus avec tout le stress que j'avais accumulé à cause d'elle, j'ai fini par craquer... Mais pourquoi il fallait qu'elle ait mit son nez dans mes affaires ! Si elle l'avait pas fait, je lui aurait pas fracassé le crâne avec ma batte... Bordel, j'ai frappé juste une fois ! Je sais pas quoi faire, si j’appelle les flics ils vont me coffrer pour meurtre... Putain, j'arrête pas de chialer depuis tout à l'heure, j'arrive même plus à écrire correctement... mais putain qu'est-ce que je fout à écrire, j'ai un cadavre en plein milieu de ma chambre là !

Jeudi 01 novembre, 03h00 :
Je suis crevé, je pensais pas que chialer pouvait autant canner quelqu'un. J'ai passé près d'une heure à chialer en imaginant que j'allais finir en taule, avec ma tronche dans tous les journaux, avant de sérieusement penser à ce que j'allais faire. Je l'ai mise dans l'incinérateur à la cave (va savoir d'où mes parents ont eut l'idée d'acheter ça) et un cadavre, ça pèse lourd et il m'a fallu trois plombes pour la faire descendre les deux étages. A un moment elle m'a échappé des mains et elle a déboulé tout le premier, avant que son crâne n'aille taper contre le mur et que j'entende le bruit atroce qu'a fait sa nuque quand elle s'est brisée. Je me sens encore plus mal après ça... Ça fait maintenant 30min que l’incinérateur et en marche, je vais voir ce qu'il reste, puis je vais aller me coucher. Enfin, si j'arrive à dormir.

Lundi 05 novembre, 12h00 :
Je crois que je deviens fou. Désolé j'ai pas donné de mes nouvelles les 4 derniers jours, mais il y a des choses bizarres qui se passent à la maison, et papa et maman sont toujours pas rentrés, ces glandus. Je flippe. J'ai l'impression que depuis que je l'ai incinérée, je ne suis pas tout seul chez moi. Le plancher craque dans le couloir, alors que je suis posé sur ma chaise dans ma chambre et j'entends beaucoup trop de porte qui se ferment, alors que la majorité du temps les fenêtres sont fermées (en même temps, je vais vachement les laisser ouvertes alors qu'il commence à peler dehors). J'arrive plus à dormir la nuit, j'ai l'impression qu'on m'observe quand je suis occupé à quelque chose et j’oublie trop souvent d'éteindre les lumières dans certaines pièces de la maison. Enfin, j'espère que c'est moi qui zappe de les éteindre du moins. Je ne me rappel pas non plus t'avoir laissé sur le bureau ouvert à la dernière page il y a 4 jours, mais il m'arrive d'avoir des blancs en ce moment. Je sais plus ce que je fais. Je sais plus ce qui se passe.

Lundi 05 novembre, 18h45 :
Putain, je n'aurai jamais dut faire ça !!! Pourquoi il a fallut que je l'accoste, pourquoi il a fallut que je baise avec elle, pourquoi il a fallut qu'elle me harcèle, pourquoi il a fallut qu'elle rentre par infraction chez moi et pourquoi il a fallut que je la tue ??? Pourquoi !? Je suis sûr que c'est elle qui traîne dans la maison, mais je l'ai incinérée, merde ! Elle devrait pas être là ! Le mot qui était marqué sur la baie vitré tout à l'heure avant que je ne l'éclate avec la batte était d'elle j'en suis certain, il n'y a qu'elle pour parler de destin. J'ai peur, j'entends des pattes dans l'escalier.

Fin du journal.
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Ichiro Kagome
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Ichiro Kagome
Sexy Carpette
Dim 2 Déc - 13:40
Fiction n°3



« Alors, qu’est ce qu’on a ? »
La phrase me fit sourire tandis que je posais les yeux vers l’homme ayant prit la parole. Grand de stature, un bouc sombre entourait ses lèvres fines et accentuait les contours de sa mâchoire puissante, ses cheveux onyx retombaient sur ses oreilles et sur son front, couvrant par intermittence des prunelles océan insondables. J’haussai les épaules et me relevai, accroupie un instant plus tôt face à une pierre tombale à moitié rongée par le temps.
« Quelques tâches de sang, répondis-je en tapotant ma veste pour y dénicher un paquet de clopes. Le froid et la neige ont éliminé le reste mais des analyses seront toujours possibles, je pense. »
Il hocha la tête et se pencha en avant, détaillant les éclaboussures carmins recouvrant la stèle de grès. Elles étaient quasiment inexistantes et récolter des échantillons prendraient trois plombes aux experts : gratter la couche de glace, ne pas y aller trop fort au risque de détériorer les preuves, confirmer qu’il s’agit bien du sang du mec qui reposait à la morgue depuis trois jours. Trois foutues journées à gambader dans ce marécage froid et austère à la recherche de l’endroit d’où provenait la vase retrouvée sur le cadavre. On était enfin tombé dessus. Cependant… quelque chose me chiffonnait. Trop facile ? Non, surtout trop glauque. J’attrapai enfin une cigarette et la glissai entre mes lèvres, enclenchant par la même mon briquet qui vint produire une flamme brûlante dans la nuit glaciale qui nous entourait. Je rangeai l’engin et tirai deux fois sur le bâtonnet nocif sans pour autant recracher la fumée qui vint délicieusement glisser en mon fort intérieur pour le réchauffer.
« C’est plutôt… morbide comme endroit », lâchai-je en posant mon regard sur les environs : des tombes à perte de vue, des arbres bouffés par les mauvaises herbes et un marécage nauséabond qui se chargeait d’engloutir petit à petit tous les ossements qui devaient se trouver dans les parages. Qui sait s’ils allaient refaire surface un jour !
Mon chef haussa à son tour les épaules, tendant une main gantée dans ma direction pour que je lui accorde une lichette de ma clope. Vas-y, te gêne pas. Je lui donnai docilement et fit quelques pas en arrière avant de faire un tour sur moi-même. La nuit englobait entièrement les lieux, seuls les phares de la voiture éclairaient l’endroit où nous étions et elle se situait bien à quinze mètres de nous. A vrai dire nous étions tombés par hasard sur l’endroit. Vincent Trully, mon supérieur ici présent – à la gueule d’ange des ténèbres, je devais bien l’avouer – avait reçu un appel bizarre nous indiquant d’emprunter ce chemin quelques heures plus tôt. Bon, je n’étais pas très chaude pour y aller – on pataugeait la dedans depuis des lustres après tout – mais il m’avait convaincue par je ne savais quel miracle. Surement ma merveilleuse gentillesse avait-elle cédé face à ses yeux doux. Quoi qu’il en soit nous ne connaissions ni d’Eve ni d’Adam l’individu qui nous avait envoyé dans ce trou à rat que nous examinions de fond en comble. Heureusement pour nous – ou malheureusement – en arrivant dans un cul de sac, nous étions descendus de la voiture et avions découvert l’endroit éclairé par les luminaires de la bagnole. Coup de chance ou piège éhonté, nous avions foncé tête baissée.
Vincent me tapota l’épaule pour me rendre ma cigarette que je m’empressai de remettre à la bouche ; il s’agissait du seul point de chaleur des environs – sans parler de Vincent lui-même bien entendu, mais je n’étais pas là pour ça ! Et puis l’endroit ne s’y prêtait pas véritablement.
« Pas de réseau, lâcha-t-il en remballant son cellulaire et en repartant vers le véhicule. On rentre. Une fois qu’on sera de nouveau au chalet du gardien, on appellera la scientifique.
- Bien reçu, chef. »
Je tirai une dernière fois sur la clope et la laissai choir sur le sol, dans un petit tas de neige épargné par nos pas ravageurs. Alors que mon regard émeraude suivait le tracé du filtre, il accrocha un rehaussement du terrain que je n’avais pas remarqué jusque là. Je m’accroupis et passai ma main – recouverte d’un gant – sur la neige pour la déblayer, les pas de mon supérieur dans la poudreuse atteignant mon oreille avec facilité. L’objet se dessinait peu à peu : d’un blanc assez terne il dénotait avec la teinte immaculée de ce qui l’entourait, finement ciselé on pouvait y voir apparaitre des arabesques diverses quoique certaines soient un peu plus brusques que les autres. J’attrapai la garde – car oui il s’agissait sans aucun doute de la garde d’un couteau – et tirai progressivement. L’arme était fendue, cassée net à la moitié de la lame qui, d’après la vision réduite que j’en avais, était émoussée.
« Eh, chef ! »
Pas de réponse. Je retournai l’arme dans tous les sens, virai l’un de mes gants pour en apprécier le tranchant – inexistant – avant de me relever, dague en main et de me tourner vers le véhicule.
« Vincent, j’ai trouvé un tr… »
Les mots moururent sur mes lèvres. Je plissai les yeux pour tenter de percer l’éblouissement latent des phares sans réussite aucune et m’avançai vers le côté conducteur. Rien. Mais où était passé cet idiot de chef ? Je jetai un coup d’œil sur les alentours ce qui ne m’apprit rien d’intéressant si ce n’était que les ténèbres de la nuit avaient tendance à me faire frissonner étrangement. Une appréhension grandissante surgit au plus profond de moi, repoussant la chaleur qu’avait pu m’insuffler la cigarette et ne laissant qu’un vide glacial sur son passage. Prenant mon courage à deux mains et balançant la dague défoncée dans la voiture, je fis le tour de celle-ci, arme à feu en main. Certains pouvaient me traiter de parano mais je m’en fichais royalement. J’avais les nerfs en pelote de ne pas savoir où était passé Vincent. Je me voilais la face ? Ouais, je devrais plutôt dire que j’étais à deux doigts de partir en courant en hurlant à la mort.
De retour à mon point de départ du côté de la pierre tombale, j’abaissai le bras le long de mon flanc, poussant un soupir qui vint former un petit nuage devant mon visage. Il n’avait pas pu disparaitre d’un claquement de doigt. S’il y avait eu agression ou enlèvement, je l’aurais entendu, après tout nous étions seuls. Du moins, censé être seuls. Je me balançai d’un pied sur l’autre avant de porter de nouveau mes prunelles sur la voiture. Je n’avais pas regardé dessous. Rien que l’idée me fit monter une bile amer sur la langue, apposant un poids lourds sur mon ventre et au niveau de ma gorge. Je fis un pas, puis deux, avant de me stopper. Pourquoi serait-il sous la voiture ? Très bonne question. Peut-être était-il juste partit en courant pour me faire une mauvaise blague. Je pris une longue inspiration et comblai les derniers mètres qui me séparaient du véhicule. Une fois près du capot, je me mis prestement à genoux. Mon cœur tambourinait alors que ma respiration s’était accélérée sans que je puisse la contrôler. Je me penchai enfin pour observer le dessous, ma chevelure châtaine terminant dans la neige. Rien non plus. J’aurais pu dire « ouf » si un frôlement atteignant mon dos ne m’avait pas cristallisée sur place. Je manquai plusieurs battements cardiaques, la peur engourdissant chacun de mes muscles, bien aidée par le froid dans lequel je pataugeai :
« Sasha, que fais-tu voyons ? »
Je me redressai brusquement, me remettant sur pieds pour tomber sur le regard mi-moqueur mi-intrigué de Vincent. Depuis quand m’appelait-il par mon prénom ? Mes lèvres se séparèrent, se refermèrent, j’abaissai les paupières, restai immobiles cinq secondes, poussai un long soupir, rouvris les yeux, déchantai complètement et me rattrapai à la voiture. Il avait de nouveau disparu.
« Trully ? »
Ma voix se fit murmure alors que mes mains se mettaient inexorablement à trembler. Peur et froid. Endroit lugubre et dangereux, le genre à vous faire avoir des cauchemars durant toute votre vie. Et cet idiot était encore parti. Pfiout, envolé. J’étais devenue folle ? Totalement. On m’avait enfermée dans un asile sans me le dire et me voilà à rêver de choses totalement improbables. Ou alors j’étais si atteinte par une paranoïa aiguë que j’étais capable d’avoir des foutues visions.
« Mais bordel, qu’est-ce qui se passe ici ? »
J’avais parlé à voix haute sans pour autant m’éloigner du capot de la caisse. Toc, toc, toc. Le bruit provenait de derrière moi. Je me retournai lentement. Très lentement. Et observai le pare-brise, un Vincent tapotant contre la glace pour me sommer de le rejoindre. Je ne le lâchai pas du regard durant toute la durée qui me dit revenir vers le siège passager. Même assise, mes prunelles émeraude le clouaient sur place. Il me lança un coup d’œil surpris.
« Qu’est ce que tu as ?
- Ca t’amuse de disparaitre ?
- Disparaitre ? Tu te fous de moi, Bleen ? Ca fait depuis dix minutes que je t’attends et te regarde faire des trucs bizarres dans la neige. Tu faisais quoi sous la voiture ?
Je papillonnai des yeux durant deux secondes.
« Quoi ? Mais… je te cherchais ! Tu avais disparu dans je ne sais quelle dimension alors que j’avais trouvé une sorte de dague ou je ne sais quoi. Attends, continuai-je sous son regard abasourdi alors que je me mettais à gigoter pour trouver l’arme en question, je l’ai lancée dans la voitu…
- Tu parles de ça ?, demanda-t-il en me tendant un bout de bois rongé par les termites et aussi sombre que la nuit environnante, de petites plaques de gel recouvrant son écorce. Tu me l’as lancé dessus juste avant de faire le tour de la voiture avec ton arme. Je t’ai laissée t’amuser, maintenant ça suffit. »
Il démarra la voiture en me lançant un regard plus obscure que le plus obscure des néants en me laissant toute pantoise à ses côtés, le bout de bois dans la main. Mais que m’était-il arrivé ? Et puis… si ce qu’il disait était vrai et que j’avais totalement pété les plombs, qui m’avait touchée ou même parlée ? Ma simple imagination ? Je devenais folle au point de croire aux monstres qui hantaient les cimetières et les marécages, aux grands méchants loups qui finiraient par m’égorger dans mon lit alors que je dormais paisiblement ?
J’ouvris la fenêtre et balançai le bois mort sans un regard. Il fallait que j’oublie. Je me devais de ne plus jamais penser à cette nuit là. Et surtout la sortir également de l’esprit de mon chef, ce qui pourrait s’avérer un peu plus compliqué. Je posai ma tête contre le dossier du siège et fermai les paupières, tentant tant bien que mal d’enfermer ce moment étrange dans un coffre fort que je n’ouvrirais plus jamais. Ainsi, je ne vis pas l’objet d’un blanc terne dépasser légèrement de sous le fauteuil conducteur, ni le sourire qui s’était formé sur le visage de Vincent, ni son regard qui s’était fait bien plus sombre et terrifiant que la nuit.
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Ichiro Kagome
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Ichiro Kagome
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Dim 2 Déc - 13:41
Fiction n°4



[Musique d'ambiance]

... TOC.
Un bruit. Un seul. Puis le silence total, pesant, et finalement lourd de signification. Je me levais, fébrile, prise d’une excitation malsaine. Je crois même que je bavais.

Neuf jours plus tôt.
Toc toc toc toc toc toc toc toc toc !
Bon sang, qui est ce taré qui tambourine comment ça à ma porte ? Je ne suis pas bouchée, merci bien. Agacée d’être dérangée en plein vernissage de mes ongles en un violet vif, je me levai en sifflant entre mes dents. Afin de ne pas risquer la moindre éraflure sur mes beaux ongles, j’ouvris la porte avec mon coude dans une splendide torsion du corps. Et ... Rien ? C’était quoi cette blague ? Excédée, je regardai au bout de la rue avec un regard de tueuse. Je ne vis rien, mais supposai qu’un petit plaisantin en cruel manque de but dans la vie était passé par là. Alors que je m’apprêtais à claquer la porte, irritée mais résignée, j’aperçus quelque chose posé sur le seuil de ma porte. Intriguée, je le ramassai. Une boîte. En carton. Euh ? Je n’avais pas le souvenir d’avoir commandé quelque chose. Je l’ouvris avec flegme. Et demeurai quelques instants immobile, sans trop savoir quoi penser. C’était une boîte ... Remplie de miettes de pain ? Je les fixai des yeux sans comprendre. J’étais si perturbée que j’en portais machinalement à ma bouche. Quel réflexe de morfale. Je les recrachais aussitôt, honteuse de mon attitude irréfléchie et un peu répugnée à l’idée de manger un déchet qui s’était retrouvé par hasard sur le pas de ma porte. Car il n’y avait pas d’autre explication, n’est-ce pas ? Le vent. Oui, sûrement. Le vent.

Toc toc toc toc toc toc toc toc !
Encore ? Il compte venir tous les jours ce crétin ? Bien décidée à le coincer, je me levai précipitamment de mon fauteuil -pourtant si moelleux, owh, si doux- et couru à la porte, prête à lui passer un bon savon. Manquant de défoncer la porte, je me jetai dehors avec toute ma frustration au bord des lèvres. Frustration qui ne fit qu’augmenter quand je vis ma rue aussi déserte que mon porte monnaie. Frustration qui se métamorphosa en une colère surprise et fougueuse lorsque je me pris les pieds dans ... quoi ? Toujours est-il que je m’étalais sur le perron, ma mâchoire claquant douloureusement, un doigt tordu, le visage étiré dans un rictus de mauvaise surprise. Finalement plutôt satisfaite que ma rue soit la moins fréquentée des cents kilomètres à la ronde, je me relevai prestement en pestant comme je savais si bien le faire. J’observais la cause de ma chute : des collants, troués comme du gruyère, attachés de part et d’autre de ma porte. Euh. What’s the fuck ? L’hypothèse du hasard se faisait atomiser. Furieuse, j’étais encore plus frustrée de ne pas savoir contre qui je devais diriger cette colère. Qui pouvait donc m’en vouloir en point de me faire ce genre de coups bas de très mauvais goût ? Stupide. Je ne me laisserai pas avoir par ce petit jeu. Il finirait bien par se lasser. Je détachai les collants, direction poubelle. Ils étaient si déchiquetés qu’ils furent presque en poussière quand je les pris entre mes mains.

Toc toc toc toc toc toc toc !
C’est pas vrai. J’ai toujours été de nature à m’énerver rapidement, mais là, ça frôlait le harcèlement. Posant ma cuillère pleine de yaourt au chocolat, j’attendis. Peut-être qu’il partirait de lui-même, voyant que je ne réagissais pas. Une minute passa dans un silence pesant. Figée sur ma chaise, je me rendis compte un peu tard que je retenais mon souffle. Alors que je respirai un grand coup, un hurlement retentit, me faisant avaler de travers. Je bondis de ma chaise et alla ouvrir ma porte sans réfléchir -quand on y pense, c’est assez stupide. J’aurai pu tomber nez à nez avec un psychopathe couvert d’hémoglobine- et c’est finalement à peu près ce qui arriva. Une dame assez âgée, en petite tenue, me regardait avec de grands yeux exorbités.
-Euh ... Puis-je vous aider ?
-C’est toi ! Toi ! C’est toi !
-... Hein ?

Bon sang, elle tremblait comme une feuille. Devant mon air incrédule, elle se mit à me pointer du doigt, reculant peu à peu, comme si j’étais un monstre particulièrement repoussant.
-C’est ta faute ! Seulement ta faute ! Ta faute ! Ta faute ! Ta faute ! C’est toi ! Toi et seulement toi !
-Mais ... Quoi encore ? ‘tin c’est pas possible, je suis maudite.

Elle était sacrément édentée.
-Recule, recule, ne me touche pas ! Ne me touche pas ! Recule ! Aahh, c’est toi, toi, toi, toi, tu nous as tous maudits, tu as causé notre perte, tu es l’origine de notre souffrance, tu as causé malheurs et sacrifices, mais tu en demandes toujours plus, ta soif de sang n’est jamais assouvie, tu règnes en maîtresse de la peur, de la tyrannie, tu es cruelle, sans cœur, vile, perverse, ignominieuse, abjecte, ignoble, infâme, immonde, méprisable, impure, turpide, infecte, ...
Je flippais. Ses yeux fous roulaient dans leur orbite, ses lèvres décharnées se mouvaient en un rythme effarant, son index accusateur brandi devant moi me désignait comme la coupable du malheur sur le monde entier. Elle hurlait d’une manière dont je ne la pensais pas capable à la vue sa fragile carrure. Elle devait sortir tout droit de l’asile. J’étais très perturbée par la ride de sa joue qui formait différents dessins en fonction de la syllabe prononcée.
-Ta faute ! Ta faute ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS ! MEURS !
Je claquai la porte, le souffle court. Elle continuait de s’époumoner derrière la porte :
-MEUURRRS !!
Le cœur au bord des lèvres, je me laissais glisser sur le sol, pris ma tête entre mes mains, et attendis que ça passe.

Toc toc toc toc toc toc !
Je restai immobile, roulée en boule, les bras enserrant mes genoux. Je ne bougerai pas. Quoi qu’il arrive. C’est donc par ma fenêtre ouverte que l’écureuil décapité atterrit sur mon tapis.

Toc toc toc toc toc !
Pour la première fois de l’heure, je levai la tête de ma table où gisait mon classeur de maths. Le cœur battant, je fixai la porte. Un surveillant ? Oui, oui, assurément ... Tous les sens en alerte, j’attendis avec impatience d’être fixée sur l’origine du nouveau venu. Mais personne ne bougea. La prof poursuivait inlassablement son cours sur un supplice appelé exponentielle, et les élèves continuaient de boire ses paroles. Mal à l’aise, je levai la main.
-Madame, quelqu’un a frappé.
-Ah ?

Elle ouvrit. Personne. Elle me jeta un regard navré qui en disait long.
-Désolée, j’ai du mal entendre ...
Ponctuant sa reprise de cours par un petit soupir désespéré, elle me laissa à mon malaise grandissant. Je n’avais pas rêvé. Quelqu’un avait frappé. C’était réel. C’était sûr. Quelqu’un ... Était derrière la porte. M’agitant sur ma chaise, je fixais la porte. L’oxygène semblait avoir brusquement quitté la pièce. Je me levai si brutalement que ma chaise tomba au sol dans un grand fracas. Les enfants prodiges me jetèrent un regard assassin. Qu’importe, je me précipitai vers la porte et l’ouvrit à la volée sous le cri outré de la prof, puis m’engouffrai dans le couloir. Au bout, à la faveur d’un tournant, des sushis étaient disposés en spirale sur le sol. Ils s’en dégageaient une odeur qui me donna la nausée, et dont la couche verdâtre presque frétillante qui les enveloppait semblait en être la cause. Un ver en sortit, se tortillant dans tous les sens. Je vomis.

Toc toc toc toc !
J’en étais réduite à attendre ce son. Je savais qu’il allait venir, inévitablement, mais la question était : quand ? Cette interrogation dictait ma vie. A chacune de mes inspirations, elle résonnait dans l’écho de mon souffle. Quand je fermais les yeux, elle dansait dans l’obscurité de mes paupières. Chacun de mes gestes semblaient ralenti par cette attente pesante. Je ressentis ce moment comme une libération. Je m’avançai mécaniquement vers la porte, un sourire flottant mystérieusement sur mes lèvres. J’ouvris la porte sans me poser de question. Évidemment, personne ne m’attendais de l’autre côté. Je fis un pas dehors, et sentit distinctement mon pied se faire transpercer en plusieurs endroits. La douleur, insoutenable, me coupa le souffle et la parole. C’est en poussant un râle étouffé que je m’effondrai à genoux, et c’est ainsi que ces derniers subirent le même sort que mes pieds. Je gémis, criai, soufflait, tentai en vain de reprendre mon souffle. Je m’étouffai avec ma propre salive et respiration. Je me jetai instinctivement en arrière pour m’extirper de ce piège ; les trois quarts de ma peau restèrent au sol, ainsi que des petits bouts de chairs encore chauds et palpitants. Hurlant d’une voix étranglée, je ne pus voir immédiatement la cause de cette souffrance, les larmes brouillant totalement ma vision. Je toussai, crachotai, pleurai, et distinguai enfin les longs clous à la fois rouillés et bien aiguisés, plantés à la place de mon paillasson.

Toc toc toc !
J’attendis, les yeux fermés et brûlants de larmes. Je ne sentais plus mes pieds. Ils étaient peut-être tombés. Tant mieux. Vivement que les genoux y passent aussi. Je poussai un soupir tremblotant. J’entendis bientôt des crissements. Quelqu’un grattait de ses ongles à ma fenêtre, produisant un insupportable crissement qui me vrillait les tympans. Il grattait. Toujours. Il faisait toutes les fenêtres. Je crus percevoir un ricanement. Allongée sur le sol, j’attendais le bouquet final. Tout n’était que fatalité, après tout. Il vint. Je me sentis soudain recouverte par un liquide chaud, coulant sur mon visage, s’infiltrant dans mon nez, ma bouche, mes vêtements, collant à ma peau. En ouvrant les yeux, je vis que je n’étais pas la seule à être arrosée. J’ignore pourquoi, mais je ris à gorge déployée. Ça avait bon goût.

Toc toc !
Allongée à même le sol, je me mis à rire avant toute chose. J’avais perdu mon esprit quelque part, au détour d’un coin sombre. Tout comme mes vêtements, apparemment, dont les lambeaux m’avaient gênée plus qu’autre chose. Je ne réfléchissais plus. Tout était tellement plus simple. C’est ainsi que j’accueillis la main coupée qui me tomba dessus avec naturel. Je la serai contre moi, tout sourire, puis la berçai contre mon cœur. Elle était chaude. Je me sentais en paix, malgré de sévères démangeaisons à la base du cou.

TOC !
Un bruit. Un seul. Puis le silence total, pesant, et finalement lourd de significations. Je me levai, fébrile, prise d’une excitation malsaine. Je crois même que je bavais. La respiration sifflante, je me dirigeai vers la porte, mais mes jambes -elles étaient donc toujours là !- ne parvenaient plus à me soutenir. Je m’effondrai comme un tas de chiffons. Néanmoins, je ne pouvais résister à l’appel macabre qui m’attirait irrésistiblement de l’autre côté. Alors je rampai, m’écorchant les bras et les coudes, laissant des traînées rouges dans mon sillage. L’excitation faisait trembler tout mon corps, des décharges de désir parcouraient mon dos. La bouche béante, je fixais la porte sans cligner des yeux. Je n’eus pas besoin de l’ouvrir ; il la traversa comme un nuage de brume. Il était là, devant moi, et je rampais à ses pieds. Haletante, agitée de convulsions, je sentis mes ongles s’enfoncer un peu plus que prévu. Poussant un râle, je me redressai avec difficulté et tendis mes bras vers lui autant que je pus. Je voulais être près de lui, je voulais être contre lui, je voulais être en lui. Alors il s’approcha lentement dans un déplacement spectral, et m’enserra de sa noirceur. Il glissa à mon oreille :
-Crie, souffre, pleure. Tu ne verras jamais de lueur.
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